400 personnes contre macron 9 avril 2015 au puy photo fred sauron

La Ruche, 09/04/15

A l'appel de quatre organisations syndicales (CGT, Force Ouvrière, FSU et Solidaires), un rassemblement était organisé au Puy-en-Velay jeudi matin place du Breuil, le jour même de la grande mobilisation interprofessionnelle contre l'austérité et la Loi Macron avec une manifestation dans la capitale à partir de 13 heures.

Au Puy-en-Velay, une majorité des personnels en grève, et venus se rassembler devant les grilles de la préfecture, étaient issus de la fonction publique : enseignants, finances publiques (avec près d'un agent sur deux en grève), écoles, hôpital Emile Roux, SNCF… On notait également la présence de plusieurs entreprise du privé, comme la laiterie de Beauzac (CFVA). Une mobilisation somme toute plutôt réduite sur le terrain, mais les syndicats rappelaient bien sûr que bon nombre de grévistes étaient partis par ailleurs dès jeudi matin en direction de Paris. "Environ 400 personnes, dont 200 avec la CGT et une centaine avec FO, sont partis manifester à Paris."

Du côté des discours, le ton est unanime contre le gouvernement et sa politique d'austérité. "Nous sommes là pour nous opposer à l'austérité, au pacte de responsabilité et au projet de loi Macron" rappelait Corinne Michel, membre de l'union départementale CGT 43. "Le gouvernement plonge avec la France dans une austérité sans précédent, nous sommes sur la même voie que la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Italie." Et la CGT d'aller plus loin encore en proposant "de réduire le temps de travail à 32 heures pour permettre la création d'emplois. (…) Chaque jour, ce sont 1000 emplois qui s'ajoutent à la longue liste des demandeurs d'emplois. 1000 plans sociaux depuis un an sans compter les dépôts de bilan et les redressements judiciaires." Rappelant que les dividendes des actionnaires pèsent quelque 120 milliards d'euros, la CGT dénonçait le fait que "l'argent existe, mais il n'a jamais été aussi mal réparti, les inégalités ne cessent de se creuser !"

De son côté, le syndicat FO dénonçait ce "pacte de responsabilité qui ruine les collectivités locales, qui met les hôpitaux au régime sec, qui poursuit les suppressions d'emplois de fonctionnaires" dénonçait Force Ouvrière par la voix de Jocelyne Limagne de l'union départementale FO. Elle regrettait également que "d'autres organisations syndicaux ne sont pas présentes aujourd'hui. Elles ont choisi la voie de l'accompagnement, du soutien au MEDEF et au gouvernement. Nous avons fait le choix inverse."

Pour l'union syndicale FSU : "la politique d'austérité, c'est le blocage des rémunérations et des pensions, c'est la multiplication des plans sociaux, c'est la diminution des prestations sociales alors que dans le même temps, des allègements de charges et des exonérations sont offerts aux employeurs sans contreparties" rappelait Jean-Louis Neflot-Bissuel, co-secrétaire de la FSU dans le département. Il revenait aussi sur la loi Macron qui va entraîner pour la FSU "la dérèglementation des licenciements, c'est la banalisation du travail du dimanche, c'est la casse de la justice prud'homale, c'est la privatisation du secteur ferroviaire…" La FSU en était convaincu jeudi matin : "cette mobilisation du 9 avril n'est qu'une première étape d'un processus de mobilisation des salariés du privé et du public".

Enfin, l'union syndicale Solidaires insistait pour obtenir "un autre partage des richesses que nous produisons par notre travail et qui sont aujourd'hui confisquées par les capitalistes" lançait Véronique De Marconnay, membre du bureau départemental de Solidaires.
Après le rassemblement, vers 11 h 30, une délégation composée de représentants des quatre organisations syndicales était reçue en préfecture. Pendant une trentaine de minutes, les syndicats ont pu échanger avec le secrétaire  général de la préfecture Clément Rouchouse. A l'issue, les organisations syndicales avaient le sentiment que les services de l'Etat ont été "bien à l'écoute". Le secrétaire général a pris note des demandes et des inquiétudes des syndicats. Un rapport sera établi pour faire "remonter" l'ensemble des doléances.
Mais les syndicats ont d'ores et déjà prévenu : "il y aura d'autres actions à venir".