L'Eveil, 2/04/15
Dans le cadre de la montée en puissance du mouvement social contre le projet de loi Macron, les salariés, privés d'emploi, jeunes et retraités étaient conviés au Meeting unitaire (CGT, FSU, Solidaires) départemental organisé mercredi soir au Centre Pierre Cardinal devant 150 personnes avec comme invité Gérard Filoche, syndicaliste et ancien inspecteur du travail.
La loi Macron, tout le monde en parle mais personne n’en parle comme Gérard Filoche. Depuis des mois, il est en guerre contre "cette loi américaine qui tente de casser le droit français et d'aller vers un droit anglo-saxon où la protection des salariés sera dix fois moins importante". Une loi complexe qui selon lui est incompréhensible du commun des mortels : "C'est une loi avec 106 articles, pratiquement 230 chapitres, 19 ordonnances et 95 % des français ignorent aujourd'hui ce qu'il y a dedans et n'en connaissent pas les termes. Ce qu'il faut c'est le retrait pur et simple de cette loi".
Gérard Filoche a livré par ailleurs un cinglant réquisitoire contre le premier ministre Manuel Valls et contre le ministre de l'économie, Emmanuel Macron qu'il qualifie "d'ovni venu d'ailleurs" : "Il libéralise de manière inouïe, sidérante et irresponsable la vie de notre pays. C'est un homme qui nous privatise pour 8 à 10 milliards de biens français. Les français ne le savent pas mais c'est une grande partie de l'industrie de l'armement qui va être privatisée à hauteur de 8 milliards. C'est un homme qui décide que lorsqu'il y a une faillite dans une entreprise, la résidence principale du patron est protégée mais pas celle du salarié licencié bien entendu. En plus, c'est un homme qui décide qu'il n'y aura plus de droit pénal du travail".
Au cours de son propos, il ne manquait pas d'évoquer la récente mise en liquidation de la société Mory Global (anciennement Mory Ducros) qui va entrainer le licenciement de 2 200 salariés dans toute la France, "c'est l'exemple même de la faillite de la politique gouvernementale actuelle. On a là un des plus grands plans sociaux, il était possible de l'éviter en régulant le trafic routier et d'empêcher la fraude massive des camions allemands avec des chauffeurs bulgares qui vont de Lisbonne à Varsovie. Ils le font sans respecter ni la loi, ni le repos, ni le code du travail et les salaires français" et de revenir sur la déroute du Parti Socialiste aux élections départementales : "Quand on ne fait pas une politique de gauche comment voulez-vous que les électeurs de gauche continuent de voter pour vous ?".
Document en téléchargement :
== Tract intersyndical 43 d'appel à la manifestation du 9 avril à Paris
L'intervention de Gérard Filoche :