les enseignants membres du conseil d administration de roche 4238125

Quatorze élus titulaires et suppléants ont décidé mardi, de démissionner du conseil d’administration du lycée Charles-et-Adrien-Dupuy. Un geste « symbolique » pour dénoncer un dialogue illusoire sur les réformes du lycée.

Les élus du personnel du lycée de Roche-Arnaud au Puy-en-Velay démissionnent, l'inspecteur d'académie répond

La photo sur laquelle posent, bâillons sur la bouche, sept élus du personnel enseignant du lycée de Roche-Arnaud, se veut « symbolique ». Une manière de signifier, qu’à leur sens, « la liberté d’expression indispensable au dialogue est actuellement bafouée dans l’école publique ».

Affiliés aux syndicats CGT, FSU et Sud, ces sept élus et leurs suppléants (soit quatorze personnels) ont décidé mardi, de démissionner collectivement du conseil d’administration de l’établissement Charles-et-Adrien-Dupuy lors duquel devaient être « entérinées les réformes que nous dénonçons et les suppressions de postes qui vont en découler. Nous ne voulons pas participer à cela, indique Louise Pommeret-Costa. Si nous avions siégé, poursuit-elle, nous aurions voté contre la répartition proposée, tout en ayant bien conscience que ce vote n’aurait eu que bien peu de valeur. Démissionner est plus symbolique ».

Un jeu de démocratie sociale illusoire

Les élus démissionnaires ont le sentiment de ne pas avoir leur mot à dire sur les réformes Blanquer, que ces instances de dialogue que sont les conseils d’administration ne sont qu’un « jeu de démocratie sociale illusoire ». « Nous ne sommes plus écoutés », renchérit la porte-parole de l’intersyndicale.

Leur démission collective a été décidée « il y a plusieurs semaines » déjà, suite à la Nuit de l’éducation qu’ils avaient organisée au sein du lycée, le jeudi 7 février. Ce soir-là, alors qu’ils voulaient informer les enseignants, les élèves et leurs parents sur les réformes du lycée et ses impacts, ils disent avoir été « expulsés par les forces de l’ordre de l’établissement ». « Le proviseur a fait irruption dans la salle des professeurs, rappelle Louise Pommeret-Costa. Il a demandé de quitter la pièce. Les policiers étaient dans les couloirs. Leur présence n’avait pas lieu d’être dans une manifestation pacifique. Ce n’est pas une réponse à une volonté de dialogue ».[...]

Ophélie Crémillieux
L'Eveil, 06/03/2019