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Mardi 7 novembre 2018, le syndicat CGT des organismes sociaux et les salariés de l'aide et du maintien à domicile ont organisé une conférence de presse pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et de prise en charge des personnes fragilisées en Haute-Loire.

Le syndicat CGT et les salariés de l’aide et du maintien à domicile alertent les pouvoirs publics et les élus (avec qui nous n’avons pas pu avoir d’entrevue) sur la dégradation des conditions de travail des salariés auprès des personnes âgées dont la perte d’autonomie nécessite une assistance au quotidien, mais aussi auprès des personnes fragilisées, que ce soit en raison de leur âge, d’un handicap, d’une maladie ou de toute autre raison empêchant ces personnes de réaliser les actes essentiels de la vie quotidienne, tels que se laver, se lever ou s’asseoir, manger,…

1300 salariés en Haute-Loire, 95% de femmes à temps partiel souvent subi et imposé

En Haute-Loire, ce sont environ 1 300 salariés, composé d’une immense majorité de femmes à 95%, à temps partiel, le plus souvent subi et imposé. Comme la moyenne mensuelle des heures effectuées est de 102 heures, la rémunération est située en moyenne à 850 euros net par mois pour une auxiliaire de vie nouvellement diplômée et à 650 euros net pour une aide à domicile non diplômée. Les horaires étant fractionnés, impossible de cumuler l’activité avec un autre emploi. Il faut être présent le matin pour le lever, le midi pour le repas et le soir pour le dîner et le coucher, une journée morcelée de coupures.

Un secteur d'avenir qui peine à recruter

Ce secteur d’avenir en mal de candidats, établit un constat alarmant en 5 ans moins de 24% de candidats, secteur qui a du mal à recruter, car il n'est pas attractif, et pour cause, au quotidien les salariés survivent avec un salaire de misère, du stress, de la pénibilité, de l'épuisement, de la pression, des plannings morcelés et mal organisés, des changements de plannings incessants, une amplitude horaire allant jusqu’à 12 heures, travaillent le week-end, les jours fériés et doivent être disponibles à tous instants, utilisant leurs propres véhicules dont l’ordre des remboursements de 35 centimes n’a pas augmenté depuis 2008 et ne permettent plus aujourd’hui de couvrir leurs frais et doivent payer de leur poche pour exercer leur profession.

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Des augmentations de salaire microscopiques qui ne permettent pas de sortir de la précarité

Quant à la revalorisation du salaire, celle-ci traine des pieds, après un gel depuis 2009, la valeur du point à 5.30, est portée à 5.35 au 1er juillet 2014 soit 1% d’augmentation, et à 5.38 le 1er août 2016. L’avenant 35 prévoyant de porter la valeur du point à 5.403 au 1er octobre 2017, soit une augmentation de 0.43% n’a pas été agréé par le ministère des solidarités et de la santé. Les salariés doivent obtenir la reconnaissance qui leur est due. Le financement à hauteur du travail accompli n’est pas là. Ses microscopiques augmentations n’ont pas permis aux salariés de sortir de la précarité.

Une prise en charge des usagers âgés dégradée

Du fait du manque de recrutement, en l’absence de personnel disponible, les salariés en postes sont sollicités pour répondre à la demande ce qui alimente l’engrenage : manque de personnel - surcharge des personnes en poste - arrêt maladie – besoin de remplaçants. Les amplitudes horaires ne sont pas respectées, les salariées sont épuisées, et au bord du burn-out. Tout cela a des conséquences sur la prise en charge des usagers âgés qui se dégrade. Comme dans les Ehpad, les glissements de tâches sont de plus en plus nombreux. On a des auxiliaires de vie qui font du ménage.

Des conditions de travail de plus en plus pénibles

Les auxiliaires de vie sont confrontées à des tâches de plus en plus lourdes physiquement. Des tâches qui engendrent des traumatismes squelettiques, sources d’inaptitude au travail et débouchent sur des licenciements. Les filles se brisent le dos parce qu’elles doivent porter des personnes sur des lits non médicalisés. Certaines sont en invalidité à moins de 50 ans.
Autre facteur aggravant les conditions de travail, les prestations sont minutées. Les salariés de l’aide à domicile manquent de temps pour s’occuper correctement des personnes âgées – avec des interventions fractionnées en une demi-heure ou un quart d’heure pour rentrer dans le plan d’aide alloué à l’usager.

Alors que l’aide à domicile est un secteur en plein boom, le ministère des Affaires sociales, a lancé en 2017, une campagne de promotion pour « revaloriser » ce métier. Des dépliants ont été imprimés afin de donner envie aux postulants éventuels : 300 000 emplois à pourvoir d’ici 2030, un métier ouvert à toutes et à tous avec comme message « aider les autres, c’est mon métier ». Encore faudrait-il y consacrer les moyens financiers nécessaires.

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Plus que jamais la CGT revendique de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires, la reconnaissance des qualifications, la prise en charge des frais professionnels, le respect de la convention collective.

Aujourd’hui on tire la sonnette d’alarme auprès des employeurs et des financeurs afin de pouvoir discuter avec eux sur les conditions de travail des salariés des l’aide, de l’accompagnement et du maintien à domicile, sans qui le maintien des personnes à leur domicile ne serait plus possible.

La CGT renouvelle sa demande d’entretien avec les employeurs et les financeurs.

Nous appelons tous les salariés de l’aide à domicile du département à s’organiser avec la CGT en prenant contact avec les déléguées de leur association, ou avec les responsables du syndicat à l’union départementale au 04.71.05.51.21 pour d’éventuelles d’actions à venir.


Revue de presse :

L'Eveil : la CGT au chevet des aides à domicile

Zoomdici : Aide et maintien à domicile : une dernière alerte avant de passer à l'action