manifestation des retraites et des personnels des ehpad deva 3673514

Les retraités se sont rassemblés, jeudi matin, devant la préfecture de la Haute-Loire. Ils ont été rejoints par les personnels des Ehpad. Plus de 500 manifestants se sont retrouvés dans les rues du Puy-en-Velay jeudi matin.

 

Les retraités pestent pour défendre leur pouvoir d’achat après la hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG). Il n’y avait pas que des retraités dans le cortège. On a également croisé des personnels soignants des maisons de retraite qui revendiquent de meilleures conditions de travail.

«On n'a même pas cinq minutes pour tenir la main d'un résident ». Claudette est infirmière aux Chalmettes.

Elle a fait le calcul : dans cette maison de retraite du Puy, la toilette complète d'un résident se fait, en moyenne, en sept minutes. « Il en faudrait quinze ou vingt », déplore-t-elle.

Chaque matinée, la cadence est infernale. Une infirmière et quatre ou cinq aides-soignants doivent prendre en charge quatre-vingts personnes. Josiane et Cécile travaillent, elles, dans des établissements privés, mais les difficultés sont les mêmes. Manque de personnel, manque de reconnaissance au travail, salaires bas et figés… Ces « passionnées » n'en peuvent plus. Dix ans qu'elles signalent leur souffrance et surtout celle des personnes dont elles s'occupent, mais leurs plaintes restent silencieuses et sans effet.

Pour que cette situation cesse, pour que les aînés ne soient plus « maltraités » par le système, Claudette, Josiane, Cécile et leurs homologues de Brioude, de Sainte-Marie, de Coubon et d'ailleurs sont allées grossir le rassemblement de retraités devant la préfecture. Si elles se battent, c'est avant tout pour eux, pour toutes ces personnes qui, pour la plupart, entreront tôt ou tard dans les Ehpad ( établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes).

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Le signe d'un ras le bol généralisé

Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT, voit dans cette union « le signe d'un ras-le-bol généralisé ». Au fond, retraités et personnels soignants veulent la même chose : « défendre les services publics et le système social » mis à mal, selon Pierre Marsein, par le gouvernement Macron. « Si les services publics font défaut, ce sera encore plus difficile pour les retraités surtout dans les départements ruraux comme celui de la Haute-Loire », poursuit le militant. À cela s'ajoute la hausse de la CSG ( contribution sociale généralisée qui a augmenté de 1,7 point au 1er janvier) qui impacte encore davantage le pouvoir d'achat des retraités.

Et les aînés ne sont pas seuls à en souffrir et à protester contre cette hausse. « Nous aussi elle nous impacte », lance Christophe Perrouty. Nous, ce sont les invalides, précise le manifestant qui regrette que personne ne porte les revendications de cette catégorie de personnes dont il fait partie ne.

En tout, entre 500 et 1.000 mécontents étaient jeudi matin, devant la préfecture. « C'est un rassemblement plutôt réussi », se réjouissait le secrétaire de la CGT.

Rendez-vous. Un nouveau rassemblement est prévu jeudi prochain, à 10 h 30, place Cadelade, au Puy.

Ophélie Crémillieux
L'Eveil, 15/03/2018


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