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Dans les plus petites communes de Haute-Loire, il ne subsiste souvent qu’une école à classe unique. Difficile pour les enseignants d’y faire la classe de la maternelle au CM2 pour des enfants de 2 à 11 ans. L’inspection académique propose aux maires de créer des jardins d’enfants

Si en Haute-Loire il ne reste que 10 écoles à classe unique, deux fois moins qu’il y a 10 ans, y enseigner est toujours très compliqué pour les maîtres, ils doivent adapter le déroulement de la journée et leurs enseignements à des enfants dont l’âge varie entre 2 et 11 ans avec seulement l’aide d’une employée communale, comme c’est le cas à Séneujols.

Des conditions insatisfaisantes pour l’inspection académique qui a proposé au Maire Serge Boyer d’ouvrir un jardin d’enfants pour les moins de 5 ans. Solution qu’il rejette fermement : "est-ce que ce n’est pas à l’Education Nationale de s’occuper de l’éducation des enfants et non pas le faire porter par une collectivité ou une association privée ? On remet un des grands principes en cause. L’idée c’est de gagner des postes, pour gagner des postes, il faut fermer des classes. Quand on dédouble des classes en milieu défavorisé, mais à effectif constant, il faut le récupérer ailleurs, il n’y a pas de secret".

 

HF

 

Il redoute la mort de son école, rejoint par les syndicats d’enseignants qui contestent aussi cette remise ne cause de l’école pour tous : "on a des personnels qui ne sont pas des enseignants" reproche Hélène Folcher, co-secrétaire académique CGT, "donc ce n’est pas de l’enseignement, ce n’est pas de l’école, c’est de la garderie. Ça pose le problème de l’équité sur le territoire".

La question des écoles dans les zones rurales qui perdent des élèves se pose à l’Education Nationale qui dit refuser de supprimer les classes uniques. Jean-Pierre Gaillard, inspecteur de l’Education Nationale justifie la démarche : "il s’agit dans un contexte d’érosion scolaire en milieu rural de réfléchir avec les élus, les parents aux conditions les meilleures de scolarisation, non plus dans un territoire communal mais sur un bassin de vie".

Enseignement public et privé confondus, le département de la Haute-Loire perd chaque année 300 élèves depuis 4 ans ; repenser l’accueil des plus petits à l’école devient une urgence dans les communes rurales.

Article publié sur France3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/
par Cyrille Genet Publié le 19/12/2017


Reportage vidéo:
Intervenants : Serge Boyer, Mair de Séneujols ; Hélène Folcher, co-secrétaire académique CGT ; Jean-Pierre Gaillard, inspecteur Education Nationale - Reportage : G. Rivollier, E. Monnier. Montage : P. Raclet


Communiqué de la CGT Educ'action du 43, 15/09/17
Attention danger : le service public de l'Education ne veut plus des 3-5 ans à la campagne !

L’inspecteur de l’inspection académique de Haute Loire a demandé aux maires des communes de Séneujols, Saint Jean de Nay, Pinols et Saint Victor Malescours de refuser l'inscription des enfants de 3 à 5 ans sous prétexte que le règlement intérieur ne permet pas d'accueillir des maternelles en classe unique.

Ainsi, avec l'aide du Préfet des pressions sont opérées auprès des communes pour qu'elles signent une convention "communale", encourageant les familles à s'organiser pour l'accueil des 3-5ans à travers un dispositif "passerelle" avec l'Ecole publique.

Ce n'est ni plus ni moins qu'une privatisation par substitution et la création d'une structure qui n'a rien à voir avec l'école !

L’inspecteur déclare qu'il accordera des dérogations (soit : la scolarisation des enfants de 3 à 5 ans) que sous conditions de signature de ladite convention.

Si de telles conventions voyaient le jour, il est fort à parier que cela encouragera d'autant plus le transfert d'élèves qui auraient pu aller dans le public vers l'école privée.

L’inspecteur dit être surdoté en professeurs des écoles et, à ce titre, refuse les mutations, mais de l'autre côté, il met la pression pour déscolariser ou empêcher la scolarisation des maternelles.

A l'heure où les grands mots sont de rigueur par la voix du ministre sur la priorité donnée à l'école primaire, nous trouvons qu'il y a un vrai décalage entre le discours et la réalité du terrain.

Prenez contact avec la CGT Educ'action du 43,
Organisons la résistance à de telles pratiques inégalitaires !