Chamalières (Puy-de-Dôme) Grosse colère à Sainte-Marie
PRESSE – Le Progrès, 06/12/2017

Environ 600 personnes se sont mobilisées, mardi matin, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-CFDT pour manifester contre la direction. Parmi les manifestants, une délégation venue en bus du Puy-en-Velay.

De mémoire de salariés, le personnel de l’association hospitalière Sainte-Marie ne s’était pas autant mobilisé depuis bien longtemps. Ils étaient entre 500 et 700 personnes à avoir répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-CFDT pour protester devant le siège de l’association, à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme. Au cœur du conflit, la décision de la direction de rétablir, sur la prime de fin d’année, un abattement en cas de maladie. «La direction veut nous imposer un abattement sur notre prime à partir du 7e  jour de maladie. C’est la double peine ! On est malade et en plus, on est sanctionné !», s’insurge Fabienne Boudignon, représentante de la section syndicale FO à Sainte-Marie Clermont. Elle dénonce « un ras-le-bol général ».

« Cela fait plusieurs mois que nous tirons le signal d’alarme, en particulier au Puy, où les conditions de travail se sont beaucoup dégradées depuis cet été avec plusieurs agressions dans les services » Bernard Carlier, délégué CGT du Puy-en-velay

L’entrevue tourne court

Au petit matin, des délégations sont arrivées de l’ensemble des sites du groupe à bord de sept autocars venus des unités Sainte-Marie du Puy-en-Velay, Privas (Ardèche) et Rodez (Aveyron). Nice ayant choisi de manifester sur place. « Nous n’avions pas vu une telle mobilisation depuis 2011 ! Comme la direction n’a pas voulu entendre notre opposition à cette décision, nous sommes venus de l’ensemble des hôpitaux Sainte-Marie. Par contre, on ne nous parle que de réduction de lits, de sortir les patients en ambulatoire. Cela ne peut plus durer », souligne Bernard Carlier délégué CGT au Puy, où l’hôpital Sainte-Marie emploie un millier de personnes.

Dans les cinq établissements gérés par l’Association hospitalière Sainte-Marie, le discours est le même. « Cette histoire de prime, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Beaucoup de collègues ne sont pas remplacés, nous sommes au bord du burn-out ! », tonne une infirmière dans le cortège. « Notre hôpital a des marges de manœuvres restaurées. Les aides publiques affluent et les salariés continuent de se serrer la ceinture : suppression de postes, baisse des remplaçants… Nous avons été augmentés de façon cosmétique en dix ans. On travaille pour des salaires honteux ! », s’insurge Stéphane Viciana, délégué CGT pour le site de Clermont-Ferrand. Dans une ambiance tendue, la direction a accepté de recevoir une délégation. Mais le dialogue a vite tourné court. Le personnel ne devrait pas en rester là.

Geneviève Colonna d’Istria