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Les luttes d'hier et d'aujourd'hui de l'union locale CGT
La Montagne, 19/10/16

La lutte contre la loi Travail a occupé massivement les forces de l'union locale (UL) de la CGT de Brioude. Lundi, lors de l'assemblée générale, les syndicalistes ont dressé le bilan de ces luttes et rappelé les faits marquants de 2016.

1.C'est le sujet qui a mobilisé les troupes de la CGT cette année. « L'année a été intense, a résumé la secrétaire de l'UL », Myriam Chevalier-Bonnour. De nombreuses actions ont animé le printemps, avec un déplacement à Paris le 14 juin, et 15.000 tracts ont été distribués dans le Brivadois

2.Pour la deuxième année consécutive, l'UL a organisé la Fête du travail. « En mai 2017, on organisera à nouveau cette prolongation festive de la manif du Puy mais on s'installe à la salle polyvalente », a précisé Myriam Chevalier-Bonnour. La secrétaire a rappelé que ce rendez-vous permet « de se dévoiler sous un autre aspect que celui du combat ».

3.La CGT a distribué des tracts dimanche 5 mai pour appeler à boycotter les ouvertures du dimanche des grands magasins.

4.Le syndicat a effectué de « bons scores » dans les entreprises locales. Dernière victoire marquante : la CGT a fait une percée chez Valéo, un bastion historique de FO. « C'est la première fois que nous avons autant de siège, et la première fois que je suis élue, a précisé Chantal Jouve, nouvelle élue CGT chez Valéo. Mon but, c'est de faire bouger les choses mais j'ai besoin d'aide. » Celle qui y travaille depuis 15 ans a expliqué que, dans l'entreprise, « beaucoup de jeunes sont arrivés et ne vont pas se laisser faire. »

5.Les salariés brivadois des secteurs du commerce, du bâtiment et des très petites entreprises sont « nombreux » à venir aux permanences organisées à l'Instruction (voir ci-contre). « On aide des gens qui ne savent plus à quelle porte frapper, a résumé Gérard Roulleau. Mais on prend de la barbe blanche : ça serait bien que des gens nous rejoignent. » Surtout que, d'après Christian Caillé, « les salariés sont de plus en plus maltraités. On a le même état d'esprit qu'au XVIII e ou au XIX e siècle. » Même constat pour Myriam Chevalier-Bonnour : « les patrons se croient tout permis. »

6.Les subventions de la mairie sont passées de 490 € il y a encore quelques années à 250 € puis à 100 €, mais les locaux sont toujours mis à disposition. En tout, les rentrées pour 2016 (estimation pour le dernier trimestre) s'élèvent à 1.494 €, les frais de fonctionnement à 785 €, l'impression de documents et les actions syndicales à 1.357 €. L'année se solde sur un déficit de 648 €. « C'est parce que nous avons été très actifs », a précisé Christian Caillé.

7.L'exécutif de l'UL a été renouvelé : Myriam Chevalier-Bonnour reste secrétaire, Laurent Batisson et Xavier Bousset secrétaires adjoints, Michel Vincent trésorier et Christian Caillé trésorier adjoint.

Pierre Marsein, secrétaire de l'Union départementale, a rappelé que les élections des très petites entreprises (de 1 à 11 salariés) revêtaient un enjeu important. « Nous avons demandé aux mairies d'installer les panneaux. En Haute-Loire, 16.000 salariés sont concernés. » En 2012, la CGT était arrivée en tête avec 38 %.

La Société noiséenne d'outillage de presse (Snop) fait partie des entreprises en très bonne santé, dans le bassin de Brioude.

Une situation économique encourageante confirmée par le directeur de Brioude, Christophe Marchand. « Le site tourne, mes indicateurs sont au vert. Suivant les périodes, nous avons entre 35 et 50 intérimaires. Au budget 2016-2017, nous avons prévu six embauches en CDD et une en CDI. »

« Le site de Brioude va bien, se réjouit le délégué syndical CGT Joël Dumas. L'entreprise va très bien et le groupe va encore mieux. C'est formidable, évidemment. On ne s'en plaint pas mais seulement, on voudrait un juste partage. »

Ce qui a conduit les 180 salariés du site de Brioude à se mettre en grève huit jours, fin juin début juillet. « Le site a obtenu une augmentation mensuelle brute de 57 euros pour les salariés non-cadres, une augmentation de 100 euros de la "prime vacances" annuelle, ce qui la porte à 350 euros et un engagement de la direction à porter cette prime, lors de la négociation annuelle obligatoire (NAO) 2017, à 600 euros », énumère Joël Dumas.

Laurent Batisson a profité de l'assemblée générale pour aborder la situation à l'usine de Couteuges.

Ex-Carofrance, ex-Marazzi, désormais Cérabati, l'usine traverse une période très compliquée. « On a de très grosses difficultés », a résumé le délégué syndical. L'entreprise avait déjà connu un plan social douloureux en 2010, à la suite duquel l'un des deux fours de l'usine avait été définitivement arrêté. Les jours à venir devraient permettre aux 82 salariés du site et à leurs familles d'en savoir plus sur leur avenir.