code travail protecteur manif 5 juin DR

Presse : Le progrès, 06/07/16

Entre 200 et 300 manifestants ont bloqué une artère du boulevard du Breuil.

Mardi, lors de la manifestation pour l’abrogation de la loi Travail, FO, la CGT, et l’ensemble de l’intersyndicale l’annoncent : « Si le texte passe, en septembre on se mobilisera à nouveau ». Ainsi, les quelque 200 à 300 manifestants, noyau dur de la contestation contre la loi El Khomeri, rassemblés pour cette 12e journée intersyndicale, s’attendent à « une rentrée chaude » Michel Taffin

L'intervention de Pierre Marsein, secrétaire départemental CGT 43

Ce mardi 05 juillet, c’est la 12ème journée de mobilisation dans l’unité des organisations syndicales. Malgré l’été, nous continuons à nous mobiliser pour le retrait de ce projet de loi tout « bénef’ pour le Medef ».

Le débat parlementaire débute aujourd’hui. En fait, devrait débuter aujourd’hui puisque Valls, le minoritaire, va utiliser de nouveau le moyen antidémocratique de la 5ème république : le 49-3.

Son projet est minoritaire dans la population, minoritaire dans la jeunesse, minoritaire chez les salariés, minoritaire à l’assemblée, minoritaire dans son parti… et il continue ! C’est un déni de démocratie, il finira par le payer et par retirer sa loi de casse du code du travail.

Pour ceux qui doutaient des capacités de mobilisations de notre camp social, nous faisons la démonstration de la sympathie que les gens ont pour notre mouvement et des millions de personnes qui y ont participé. Nous faisons la démonstration de la constance dans l’engagement dans le temps. Nous continuerons les actions durant l’été. Nous recommencerons à la rentrée s’il faut ! Tant qu’ils ne céderont pas, nous ne lâcherons pas !

Pour résumer, cette loi c’est : flexibilité, précarité, licenciements, augmentation du temps de travail, remise en cause des 35h et des conventions collectives, dates de congés reportées au dernier moment, heures supplémentaires moins payées, missions de l’inspection et de la médecine du travail affaiblies, indemnités prud’homales abaissées… Voilà ce que le gouvernement et le Medef veulent nous imposer.

Les accords d’entreprises doivent continuer à être supérieurs aux conventions collectives, qui doivent être supérieures au code du travail. Ce que veulent imposer Valls, El Khomri, Macron et le Medef c’est le monde à l’envers : des droits d’entreprises inférieurs à la loi !

Pourtant tout le monde sait bien qu’on ne réduit pas le chômage en faisant travailler plus longtemps ceux qui travaillent déjà. Tout le monde sait bien qu’on ne crée pas d’emploi en facilitant les licenciements. Tout le monde sait bien qu’on ne lutte pas contre la précarité en diminuant les protections et les droits ! Ils le savent tous, en fait c’est une loi qui empirera une situation déjà bien critique pour la population. Ce projet c’est tout pour le grand patronat, rien pour la jeunesse et le salariat ! Les paradis fiscaux pour la France d’en haut, la régression sociale pour la France d’en bas : ça suffit !

Cette mobilisation est l’une des plus longues des dernières décennies. La jeunesse et les salariés ont réussi à faire reculer, Balladur contre le CIP, Juppé sur les retraites, Villepin sur le CPE, nous ferons reculer Valls sur cette loi rétrograde. Ce projet détricote les droits durement conquis par les salariés, arrachés pendant un siècle pour nous protéger de l’exploitation outrancière des possédants. Rien ne nous a été donné, tout a été gagné, par des drames et des morts, par des grèves et des victoires sociales.

Nous voulons un code du travail protecteur des salariés et de la jeunesse ! Un code du travail du 21ème siècle qui prenne en compte les difficultés de la caissière de supermarché, des troubles musculosquélétiques dans les bureaux, des cadences infernales dans les usines, des travaux pénibles sur les chantiers, du stress au travail dans le secteur tertiaire…

Le gouvernement fait une grave erreur de piétiner les organisations syndicales et à travers elles, les salariés, les chômeurs et la jeunesse… Tôt ou tard il va le payer, tôt ou tard nous allons gagner !