050616 Cheynet

La Montagne, 5/07/2016

Lundi matin, les représentants du personnel CGT et du syndicat départemental du même nom étaient réunis, dans les locaux de l’entreprise Cheynet, pour faire le point concernant le récent conflit social et faire part, notamment, de leurs inquiétudes.

« Les salariés sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis ». Ces quelques mots, prononcés par Frédéric Girodet, maire de Saint-Just-Malmont, la semaine dernière résonnent encore dans la tête des élus CGT. « Les propos du maire ont choqué les salariés », indique Pierre Marsein, secrétaire général de l’union Départementale CGT Haute-Loire.

Un emprunt pour payer les salaires

Et Anne-Marie Moulier, déléguée du personnel CGT, d’ajouter : «  la prime annuelle ne sert plus à se payer des vacances : elle est alimentaire. Nous ne voulons évidemment pas que l’entreprise tombe. Les salariés veulent simplement que ce qui leur est dû leur soit payé. Et la prime annuelle leur est due : ils ont travaillé pour, de novembre 2015 à avril 2016. »

« On pourrait d’ailleurs aller au tribunal pour ça, reprend Pierre Marsein. Mais comme il n’y a pas de trésorerie, cela ferait couler l’entreprise. Et la CGT s’est toujours battue pour maintenir l’emploi. Mais finalement, à force, on se demande si ce n’est pas ça le but ; pour ensuite accuser la CGT d’avoir fait fermer la boite ». Car, au-delà de la prime annuelle, les élus sont dans le flou quant à l’avenir de l’entreprise, et notamment en ce qui concerne le versement des salaires, à compter de septembre.

« La direction nous a dit qu’il avait fallu faire un emprunt pour payer les salaires de juillet et août, affirme Anne-Marie Moulier. Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que la suite va être compliquée. Nous n’avons aucune garantie sur les salaires de septembre. Peut-être qu’on travaille pour rien… ». Une situation qui a poussé les élus CGT a interpeller les pouvoirs publics et à dénoncer la « mauvaise gestion » de l’entreprise tout en exigeant des garanties de la part de la direction.

« Ce sont toujours les salariés qui payent, indique Fabrice Souveton (THC CGT). On est passé de 600 à 218 salariés. On voit bien que le licencieemnt n’est pas la solution ! Si le patron n’est pas capable de gérerr l’enttreprise, ce n’est pas de la faute des salariés. Nous défendons simplement nos droits, nos salires, nos conditions de travail. Alors maintenant, quelle est la stratégie ? Regarder couler l’entreprise ? »

« Nous espérons être entendus »

« Nous voulons des garanties, que les salariés aient leur dû. Maais nous voulons aussique la situation soit clairement exposéé, qu’il y ait une discussion industrielle : que compte faire la direction de l’entreprise ? Des salariés ? Quelle stratégie ?, interroge Pierre Marsein avant de conclure : nous allons continuer à être vigilants, à interpeller les pouvoirs publics et nous espérons être entendus, y compris par la direction ».

Article / Crédit photo : Elsa Russier