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Presse: La Montagne, 07/06/16

Ce mardi matin, pour son huitième jour de grève consécutif, le personnel de la gare de Brioude a mené une action symbolique : la pose des traverses et de rails sur la place de parking des bus TER.
"On en est à 15 jours de grève, on est déterminé, on ne lâchera rien". Ce mardi matin, en gare de Brioude, le secrétaire CGT des cheminots de Haute-Loire annonce la couleur. Xavier Bousset sait que les personnels de la SNCF du département, et plus encore du site de Brioude, sont bien décidés à aller jusqu'au bout. Jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à l'obtention d'un accord qui leur semble correct.

Inquiétudes sur la sécurité

Car, sur fond de loi El Khomri, se joue une négociation propre au domaine ferroviaire. "La SNCF veut abaisser nos conditions de travail, assure Xavier Bousset. Par exemple, un aiguilleur pourra travailler sur une amplitude qui va jusqu'à 13 heures ! Cela ne garantira plus la sécurité." Alors, après 7 jours de grève au printemps, les cheminots se sont mis en grève totale depuis le 1er juin. A Brioude, la CGT cheminot assure que la totalité des personnels sont grévistes. Et en Haute-Loire, la mobilisation est très importante.

"Le dernier train est arrivé à Brioude le 31 mai au soir, explique Xavier Bousset. On a déjà perdu 15 jours de salaire, qui seront tous retenus en juin, alors c'est sûr que c'est une pression.... Mais on ne veut pas que nos conditions de travail deviennent modulables. On se bat pour l'ensemble des travailleurs du rail,"
Les négociations à la SNCF se sont poursuivies jusqu'à 4 heures du matin, dans la nuit de lundi à mardi. "Ils ont déjà lâché sur certains points, alors on continue".

Pour enfoncer le clou, ce mardi matin, les cheminots ont installé de vieilles traverses de bois et des rails destinés au rebut sur la place de parking réservée aux bus TER, sur le parvis de la gare de Brioude. "Ils veulent mettre des bus à la place des trains, nous on met des trains à la place des bus", lancent les grévistes.

"Ça n'est pas fini"

Venu les soutenir, le secrétaire de l'union locale de Force Ouvrière, Guy Thonat. "On voit bien que dans le cadre de cette loi El Khomri, il y a des tas d'entreprises où les salariés font valoir leurs revendications particulières. Ça grouille de partout, et ça n'est pas fini."

Pomme Labrousse