OXxA licenciements

La Montagne, 31/10/15

Les salariés d'Oxxa, société basée à Yssingeaux, sont inquiets pour leurs emplois depuis qu’ils ont appris la mise en vente de leur entreprise.

Les 25 salariés de l'entreprise de recyclage de plastique, installée sur la zone de Lavée, à Yssingeaux, sont plongés dans la plus vive inquiétude quant à leur avenir. Soutenus par la CGT, ils ont tenu hier après-midi à alerter sur leur situation.
La gestion de l'ancienne direction pointée du doigt.

Après une quinzaine de suppressions d'emplois il y a un an sur le site industriel à la suite de difficultés économiques, notamment de trésorerie, la société baptisée Autobar et Veriplast avant de devenir Oxxa en 2010, « va de déconvenues en déconvenues », commente Pierre Marsein de l'Union départementale CGT qui pointe du doigt « la gestion désastreuse de l'ancienne direction ».

Oxxa dispose pourtant d'un secteur « de niche » très porteur qui consiste à racheter sur la France entière des matières plastiques usagées pour les recycler afin de les transformer en matière noble et les revendre, en particulier auprès d'industriels du plastique locaux.

À l'heure où l'on parle économie d'énergie, lutte contre le réchauffement, les salariés ont dû mal à admettre de voir ainsi leur activité aussi peu valorisée. Des salariés qui estiment être mis devant le fait accompli puisqu'ils viennent d'apprendre la mise en vente de la société. Une cession d'activité a été évoquée lors d'un comité d'entreprise le 12 octobre.

« L'affaire est entre les mains du tribunal de commerce de Lyon, puisque le siège social de l'entreprise se situe dans la région lyonnaise. Si d'ici le 5 novembre, aucun acheteur ne s'est présenté, l'entreprise s'achemine ni plus ni moins vers la liquidation. La difficulté récurrente de cette société est d'avoir une trésorerie insuffisante pour acheter la matière première. Et pourtant elle dispose de commandes qu'elle ne peut même pas honorer », explique Pierre Marsein qui craint, en cas de fermeture, qu'il n'y ait pas de reprise possible par la suite pour une autre activité, « le site étant conçu spécialement pour le recyclage du plastique ».

Les représentants des salariés ont alerté les services de l'État, via la sous-préfecture d'Yssingeaux, pour essayer de préserver le savoir-faire industriel de la société, laquelle a toute sa place à l'heure de la COP 21 (conférence de Paris sur le changement climatique).

L'actuel directeur du site industriel, Aurélien Thomas, a donc hérité d'une situation très délicate lorsqu'il a pris les rênes de l'entreprise en février dernier. Il dit « avoir travaillé avec ses équipes » pour retrouver le profit fin 2015. Si les recherches de partenariat au sein de la filière n'ont pas abouti, c'est sans doute en raison de l'importante dette de 4,5 millions d'euros qui en a rebuté plus d'un, d'où le plan de cession du site et la mise en concurrence d'éventuels repreneurs.

Des industriels, y compris locaux, pourraient se déclarer prochainement. Mais les candidats à la reprise vont-ils pouvoir conserver l'ensemble du personnel ? Auront-ils aussi la capacité d'investissement pour remettre à niveau l'outil industriel ? Une audience du tribunal de commerce de Lyon, d'ici fin novembre, permettra d'y voir plus clair.

Philippe Suc

Reportage de France 3 Auvergne, 29/10/15