Le Progrès, 11/07/15
Monistrol-sur-Loire. La société est en redressement judiciaire depuis le mois de mars. Vendredi, le tribunal de commerce a examiné les projets de deux candidats à la reprise. La décision sera rendue mercredi 22 juillet.
Qui sera le nouveau repreneur de Preciturn ? Le tribunal de commerce du Puy-en-Velay se donne jusqu’au 22 juillet pour choisir entre les deux candidats à la reprise de l’équipementier automobile de Monistrol-sur-Loire, spécialisé dans la fabrication de vis.
La première offre reste assez floue pour les salariés rencontrés, vendredi après-midi, avant l’audience. Elle est portée par la Financière Louis-Armand, dont le représentant n’était pas présent. Installé à Vougy (Haute-Savoie), ce candidat prévoit de conserver 17 salariés. « Il n’y a aucune garantie sur l’avenir du site », remarque Paul Lyonnet, le délégué syndical CGT.
Le deuxième repreneur semble, par contre, obtenir davantage les faveurs de tout le monde. La société Auriol Frappe à Froid, dont le président du directoire était présent, prévoit la reprise de 19 salariés. « Même si ce n’est pas satisfaisant en termes d’effectif, son projet nous paraît quand même plus abouti. Le dirigeant déclare notamment avoir fait l’acquisition de machines, dont une rouleuse de 260 000 euros, qu’il prévoit d’installer chez nous. Là, c’est du concret », poursuit le syndicaliste.
La situation n’en finit pas de se détériorer
Depuis que Peugeot (la firme au Lion représentait 47 % de l’activité) lui a tourné le dos en laissant une commande de 250 000 euros sur les bras (une médiation doit avoir lieu le 15 juillet à Lyon), Preciturn travaille essentiellement pour Renault en produisant des volumes « qui ont contraint les équipes à chômer une semaine sur deux, entre octobre et mai. Depuis, nous travaillons davantage afin de constituer un stock avant les congés », poursuit Paul Lyonnet.
En redressement judiciaire pour la troisième fois depuis 2009, la situation n’en finit pas de se détériorer. « À chaque fois, nous perdons un peu plus de salariés. Nous étions plus de 100 en 1998. Nous sommes 35 aujourd’hui, et peut-être 19 demain si la meilleure offre est retenue. Forcément, beaucoup craquent », confie Frédéric Cluzel, le secrétaire du comité d’entreprise.
Christophe Bouyer
Crédit photo / Le Renouveau