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Le Progrès, 03/05/15

Le Puy-en-Velay. Une rencontre enrichissante était organisée samedi matin par l’union départementale CGT. « Félicitations pour votre pugnacité. Espérons que cela a eu un effet boule de neige. »

Dans les locaux de l’union départementale CGT, samedi à la mi-journée, les mots sont signés de Rim Hidri, une ex-Fralib, et sont destinés à Huguette Fayolle, une ex-Lejaby d’Yssingeaux. Sourire aux lèvres et compassion dans les yeux, la trentenaire marseillaise sait de quoi elle parle. Elle fait partie des quelque 80 salariés à qui le groupe Unilever avait signifié qu’il allait fermer le site Fralib de Gémenos dans les Bouches-du-Rhône (thés Lipton et infusions Éléphant). Le combat a démarré en septembre 2010 et s’est terminé en mai 2014, soit au total 1 336 jours de lutte contre la multinationale anglo-néerlandaise Unilever. Qui a finalement versé près de 20 millions d’euros aux ouvriers pour leur projet de coopérative (Scop-Ti) via laquelle ils souhaitaient poursuivre leur activité. « Nous allons signer les premiers contrats très bientôt et l’activité va repartir », indique Henri Solere, aux côtés de ses collègues Rim Hidri, Yves Baroni, et de Marie-Claude Amato, déléguée syndicale de la ville d’Aubagne.

« Deux exemples de maintien de l’emploi par la lutte » Alain Eyraud et Pierre Marsein, CGT 43

Ils sont venus partager leur expérience avec d’ex-Lejaby d’Yssingeaux, dont le combat de six mois au cœur de la campane des élections présidentielles (entre octobre 2011 et mars 2012) avaient permis de trouver un repreneur, créant les Ateliers Meygal après une formation de, au total, 78 expertes de la lingerie (il y avait au départ 90 femmes et 3 hommes) dans le cuir.

Une bataille moins longue, certes, mais qui présente des similitudes avec celle des Marseillais : « Ce sont deux exemples concrets de maintien de l’emploi par la lutte, indiquent Alain Eyraud et Pierre Marsein de la CGT 43. Il y a des alternatives aux fermetures d’usine, par le biais de repreneurs ou des salariés. »

Pour Rim Hidri, embauchée en CDI chez Fralib en 2008, « il y a deux solutions (NDLR : à l’annonce de fermeture d’un site). Soit on accepte, on se résigne et on est morts, foutus ; soit on s’unit et on fait face aux portes difficilement ouvrables pour les défoncer ! Ce sont les luttes collectives et la solidarité qui font avancer les choses. Mais le salarié doit prendre la décision d’y aller ». Des paroles que les ex-Lejaby n’auraient pas reniées à leur époque.

Article : Damien Nore
Photo Damien Nore : Yves Baroni, Henri Solere (2 e et 3 e à gauche) et Rim Hidri (en rouge) sont venus échanger avec d’ex-Lejaby d’Yssingeaux samedi.

Reportage de France 3 Auvergne, 02/05/15

 

L'Eveil, 04/05/15

Fralib et ex-Lejaby se sont rencontrés ce samedi matin à la CGt pour évoquer le rôle des syndicats dans la lutte ouvrière.

"Quand l'usine a fermé, on avait deux solutions : se résigner ou prendre notre vie en main et défoncer les portes. On a choisi la seconde solution. On était soixante-seize salariés à lutter, mais des il y avait des milliers de Fralib. Notre force a été de converger et laisser les syndicats porter cette force. Ce sont les luttes collectives qui font avancer les choses".
L'Union départementale de la CGT accueillait  samedi matin deux figures de la lutte syndicale de l’usine Fralib, Henri Soler et Rim Hadri. Fralib, dans les Bouches-du-Rhône, ce sont soixante-dix ouvriers qui ont lutté plus de trois ans, jusqu'en 2014, contre une multinationale anglo-néerlandaise, Unilever, présente dans plus de 190 pays ; elle possède les marques Knorr, Amora, Dove... et les thés Lipton et les tisanes Elephant, que produisaient les Fralib.Les employés finiront pas monter leur projet de coopérative, la Scop T.I (Thé infusions).

Marie-Claire Amato, déléguée syndicale de la ville d'Aubagne s'était jointe à eux.
Tous témoignaient de cette lutte aux côtés de Huguette Fayolle, déléguée syndicale de l'entreprise Lejaby, cet atelier de fabrication de soutiens-gorge et de petites culottes fermé en 2012. L'entreprise sera finalement reprise par un maroquinier d'Auvergne, fournisseur du numéro un mondial du luxe LVMH, qui va reprendre l'atelier Lejaby d'Yssingeaux, devenu les Ateliers Meygal.
"Notre lutte, on la doit à la CGT et à la mobilisation des salariés. Sans la lutte et la mobilisation, il n'y aurait rien eu, même en période électorale ! On est restés soudés, on a été soutenu par les Yssingelais, c'était un gros plus". L'entreprise compte aujourd'hui 118 salariés.
Autour de la table, Alain Eyraud, secrétaire général de l'UD aux côtés de  Pierre Marsein, secrétaire général adjoint de l'UD CGT et Thomas Vacheron, ont également insisté sur la nécessité de la lutte syndicale. "Dans ces deux entreprises, le syndicat a été l'outil indispensable des salariés" soulignait Thomas Vacheron avant d'ajouter que "la Haute-Loire a perdu mille emplois industriels sur les deux dernières années en comptant les emplois induits. Relever la tête permet de gagner".

N.C.