Près de 1500 manifestant·es au Puy-en-Velay en Haute-Loire jeudi 2 octobre, 2 millons à l'échelle de la France sur les 3 dernières journées de mobilisation (10 et 18 septembre, 2 octobre) : la colère sociale est bien loin d'être éteinte. Les attentes des salarié·es en matière d'augmentation des salaires, d'abrogation de la réforme des retraites, de fiscalité juste doivent être satisfaites !
Nous avons réussi à faire primer les questions sociales depuis deux mois.
L'intervention de Pierre Marsein, secrétaire général, CGT 43
Avec l’appel du 18 septembre, les organisations syndicales ont pris leurs responsabilités pour offrir des suites rapides au 10 septembre et élargir la mobilisation. Nous sommes parvenus à rassembler 1.1 millions de manifestants en France et près de 3000 en Haute-Loire et des centaines de milliers de grévistes.
Alors que l’extrême droite multiplie les initiatives pour créer des clivages identitaires et racistes, nous avons réussi à faire primer les questions sociales depuis deux mois.
Alors qu’Emmanuel Macron pensait encore une fois réussir à maintenir sa politique en se focalisant sur les questions de casting et les enjeux politiciens, nous avons recentré sur les enjeux de fond, sur la remise en cause de sa politique au service des plus riches.
Le hold-up du patronat : 211 milliards d'aides publiques aux entreprises
Alors que le patronat tire dans l’ombre les ficelles depuis des années, nous avons réussi à mettre sous les projecteurs le hold-up qu’il réalise sur les richesses que nous créons par notre travail. Le scandale des 211 milliards d’aides publiques aux entreprises est désormais indiscutable grâce au rapport réalisé par le Sénat.
La proposition de la taxe Zucman sur les 1800 français ayant un patrimoine de plus de 100 millions d’euros permet de mettre au centre le clivage de classe.
Nous avons transformé la colère en combativité en ouvrant des alternatives. De plus en plus de salariés ont compris que nous sommes en position de force et relèvent la tête.
Le patronat a peur au point de vouloir organiser des manifs
Emmanuel Macron est passé en force sur la réforme des retraites et il en paie aujourd’hui le prix : il n’a plus aucune majorité et a été obligé de sacrifier 5 premiers ministres en deux ans. Le pouvoir commence déjà à reculer : il a été contraint d’abandonner son projet de supprimer deux jours fériés.
Le président est faible, le premier ministre est aux abois, le patronat a peur au point de vouloir organiser des manifs, meetings …
Nous pouvons gagner l’enterrement définitif du budget Bayrou, l’abrogation de la réforme des retraites, des moyens pour les services publics, la justice fiscale, l’augmentation des salaires et des pensions, et une vraie politique industrielle.
Ancrer la mobilisation en portant des revendications propres aux exntreprises et aux services : sur les salaires, les conditions de travail, les retraites
Pour cela il faut construire le rapport de force en développant les grèves, et là-dessus nous avons une grosse marge de progression. Pour cela, il faut ancrer la mobilisation, c’est-à-dire la construire avec des appels sur chaque lieu de travail, et des revendications propres à l’entreprise ou au service, notamment sur les salaires. Rappelons toujours que la grève ne doit jamais être un slogan mais une réalité : avant de parler de grève reconductible, il faut commencer par se mettre en grève et y entrainer ses collègues ! Rappelons aussi que les temps forts intersyndicaux ne sont pas l’alpha et l’omega de la mobilisation : il faut rythmer entre les dates et développer des processus de luttes à l’image de nos camarades de l’énergie depuis le 2 septembre.
Il faut conforter l’unité syndicale
Il nous faut conforter l’unité syndicale et de la décliner en proximité, dans les territoires, les professions, les entreprises et administrations. Comme nous avons l’habitude de le dire, quand deux syndicalistes ne se serrent plus la main, c’est le patronat qui se frotte les siennes. [...]
Nous devons continuer à construire un rapport de force de haut niveau dans la durée. Les budgets de l’état et de la sécurité sociale seront débattus et votés au parlement durant tout l’automne. Il faut rester mobilisés, continuer à mettre la pression jusqu’en novembre / décembre pour empêcher les régressions et gagner un budget de progrès. Nous devons donc avancer par étapes, engranger progressivement des avancées et des victoires.
Pour finir, un gros point de vigilance : l’extrême droite est toujours là et n’a jamais été aussi proche du pouvoir.
C’est d’ailleurs ce qui explique la radicalisation du MEDEF et du patronat. Si leur intransigeance devait entrainer la chute de la macronie, ils ont déjà leur plan B, avec Bardella et Le Pen.
L’actualité confirme à quel point l’extrême droite est toujours la meilleure alliée du capital, alors que nous avons réussi à mettre sur le devant de la scène la revendication de justice sociale, ils organisent la diversion en tentant de faire ressortir les clivages identitaires. Ils ont lancé une grande pétition contre l’immigration et rêvent d’organiser une manifestation d’extrême droite comme en Grande Bretagne.
Continuons à marteler que ce n’est pas « Nicolas qui paie pour Mohammed », mais c’est Nicolas, Mohammed et Fatima qui paient pour Bernard Arnault et Vincent Bolloré !
Tant que la mobilisation sociale sera forte, ils n’auront aucun espace !
Gardons notre boussole syndicale orientée vers l'égalité des droits et soyons toujours vigilants à protéger notre indépendance
Gardons notre boussole syndicale et soyons toujours vigilants à protéger notre indépendance. Notre objectif est d’arracher des avancées concrètes pour les travailleurs et travailleuses.
Nous sommes dans une période où l’histoire sociale s’accélère, soyons au rendez-vous ! [...]
Vive la lutte, vive le salariat organisé, vive l’unité syndicale !