44 emplois menacés chez Michelin à Blavozy près du Puy-en-Velay. La CGT refuse que les salariés soient la variable d’ajustement de logiques de profit. Les délégués Hervé Bancel et Pierrick Puigarnau exigent des engagements fermes de la direction pour préserver l'emploi, le site et l'outil industriel.
La CGT s’oppose à une restructuration brutale : 44 emplois menacés, les salariés laissés dans l’incertitude
Blavozy, juin 2025 – La direction de Michelin vient d’annoncer l’arrêt progressif du procédé de fabrication dit « classique » et la fin programmée de la production des pneumatiques 49 pouces à l’usine de Blavozy. Ces décisions, motivées par des objectifs purement économiques et une course à la compétitivité, impacteront directement 44 salariés, sans aucune garantie ferme quant à leur avenir professionnel.
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Un virage industriel aux lourdes conséquences humaines
Présentée sous le vernis d’une “modernisation 5.0”, cette réorganisation entraînera l’abandon de lignes historiques de production et la disparition d’un savoir-faire précieux. La direction affirme pouvoir générer 3,5 millions d’euros d’économies entre 2025 et 2026, mais à quel prix humain ? La CGT dénonce une politique où la rentabilité passe avant la dignité des personnes qui font vivre ce site.
Des promesses floues, des inquiétudes bien réelles
Si l’entreprise affirme qu’il n’y aura « aucun départ contraint » elle ajoute bien pour le moment et évoque un accompagnement via la GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) pendant 12 mois. La CGT considère qu’une GEPP ne doit pas servir à supprimer des emplois. Nous réclamons un engagement de la direction sur l’accompagnement de chaque personne et le maintien des emplois au sein de l’entreprise. Sinon ces mesures relèvent davantage de la communication que d’un véritable accompagnement socialement responsable.
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Nos exigences sont claires : préserver l’emploi et l’avenir de notre site et des autres.
La CGT appelle Michelin à prendre ses responsabilités et à s’engager concrètement pour :
- Le maintien de l’emploi pour l’ensemble des salariés concernés, via la requalification, la mobilité interne et des parcours de formation adaptés.
- La possibilité de départs anticipés volontaires pour les salariés proches de la retraite avec de vrais accords de pénibilités, afin d’éviter des licenciements déguisés.
- Une transparence totale sur la stratégie industrielle à moyen et long terme du site de Blavozy, notamment sur le maintien des volumes et des savoir-faire en interne.
Depuis le début de l’usine de Blavozy, nous avons su être un site à la hauteur avec des salariés engagés pour faire perdurer leur avenir et celle des générations futures
L’usine de Blavozy a prouvé à maintes reprises sa capacité à innover, à s’adapter et à produire avec rigueur. Il est inacceptable que cette excellence soit aujourd’hui synonyme de pertes d’emploi. La CGT refuse que l’emploi soit la variable d’ajustement de logique de profit.
Michelin et l’industrie française : un contexte alarmant
Cette annonce s’inscrit dans un contexte plus large de restructurations industrielles chez Michelin :
- À Cholet, l’usine historique a produit son dernier pneu le 19 juin 2025, après plus de 54 ans d’activité.
- À Vannes, une convention de revitalisation a été signée avec l’État pour compenser la fermeture du site.
- A Troyes, un APC devrais être mis en place et impactera 150 personnes
- Michelin a clôturé 2024 avec un résultat opérationnel en baisse de 5,3 %, dans un climat social tendu.
Déclaration de la CGT lors du CSE Extraordinaire concernant l’arrêt du classique et du départ du 49 pouces
Les élus CGT au CSE vote CONTRE le projet de réorganisation présenté par la direction.
Ce projet, qui prévoit l’arrêt du procédé de fabrication dit « classique » et la sortie du segment 49 pouces, entraînera des conséquences humaines lourdes pour 44 salariés, sans que des garanties claires et concrètes ne soient données sur le maintien de leur emploi à long terme.
La direction évoque une transformation vers une « usine 5.0 », avec à la clé un gain économique de 3,5 millions d’euros. Mais derrière ces chiffres se cache une réalité sociale brutale : des lignes historiques démantelées, des savoir-faire sacrifiés, et surtout des salariés laissés dans l’incertitude quant à leur avenir professionnel.
La CGT condamne cette logique purement financière, qui fait passer les résultats comptables avant la dignité et la sécurité des travailleurs. Si l’entreprise affirme qu’aucun départ ne sera contraint et qu’un accompagnement est prévu dans le cadre de la GEPP, ces annonces restent trop vagues et insuffisamment encadrées pour apporter des garanties réelles.
Le site de Blavozy a toujours su évoluer, innover, produire avec exigence et sécurité. Nous refusons que cette capacité d’adaptation serve de prétexte à des réductions silencieuses d’effectifs. L’usine a un avenir : à condition que cet avenir se construise avec ses salariés, pas contre eux.
Revue de presse
- Pourquoi des salariés du site Michelin de Blavozy en Haute-Loire sont inquiets [France 3 - Ici ]
- Fin du procédé « classique » chez Michelin : 44 emplois menacés à Blavozy [La Commère]
- Michelin : "Peu importe la production, nous voulons garder nos emplois !" [Zoomdici]
- Les salariés de Michelin « inquiets » : 44 emplois menacés à Blavozy ? [Le Progrès]
- C'est la fin d'une ère à l'usine Michelin de Blavozy [L'Eveil]