emile roux 19062023

Stop aux mesurettes et aux effets d’annonce ! A l'hôpital, dans les EHPADS, les politiques d'économie désastreuses se font sur le dos des personnels et des usagers. Pour la CGT qui a tenu une conférence de presse mardi 20 juin 2023, il y a urgence à augmenter les salaires, à améliorer les conditions de travail, à embaucher... A  Emile Roux, près de 250 ETP manquent pour pallier l’absentéisme ! Partout, pour tous, notre système de santé public doit avoir les moyens de répondre aux besoins !

Stop aux mesurettes et aux effets d’annonce : l’hôpital et les EHPAD sont au bord de l’implosion !
Déclaration de la CGT Santé - 20062023

La CGT dénonce la dégradation de notre système de santé depuis maintenant de nombreuses années.

Des politiques d'économie désastreuses

Depuis plus de trois ans et après une crise sanitaire qui a mis en exergue l’état catastrophique de l’hôpital public et les difficultés de prise en charge dans les EHPAD, le gouvernement n’a pas su prendre ses responsabilités et pire encore, il poursuit ses politiques d’économie désastreuses qui sont responsables de cette situation.

Conditions de travail catastrophiques, salaires insuffisants, fermetures de lits et de services…. La liste est longue et les conséquences inacceptables. Nous sommes au pied du mur !!! Les personnels n’en peuvent plus, les établissements peinent à recruter, l’accès aux soins pour la population est sans cesse remis en cause !

Des personnels épuisés en perte de sens de leurs métiers

Sur le Centre Hospitalier Emile Roux, les personnels sont épuisés par des années d’efforts pour faire face au manque de personnels. Leur quotidien, c’est des plannings intenables, souvent qui ne respectent pas la législation du travail. C’est des rappels incessants sur leurs jours de repos, des heures supplémentaires qui s’accumulent, des jours de congés qu’ils ne peuvent pas prendre.

Face à une activité qui progresse, c’est aussi des cadences de travail qui s’intensifient et qui usent les corps et les esprits. C’est la perte de sens dans l’exercice des métiers qui pèsent lourdement sur les épaules de chacun. Car malgré ce que l’on peut lire dans la presse, le CHER n’est malheureusement pas mieux loti que les autres Centres Hospitaliers en termes de personnel. La réalité est qu’une infirmière prend en charge plus de 10 patients quand l’effectif est au complet (or services normés). Et qu’en cas d’absentéisme non remplacé, une infirmière peut être amenée à prendre en charge plus de 15 patients. Et cette triste réalité concerne malheureusement l’ensemble des corps de métiers.

Une gestion de la pénurie commune à tous les établissements du département que ce soit les hôpitaux ou les EHPAD.

Les chiffrent que nous communique la Direction dans le bilan social sont d’ailleurs là pour témoigner de la souffrance de l’hôpital et de la gestion de la pénurie.

Le nombre d’heures supplémentaires continue de progresser, le nombre de jour accumulé sur des CET également. Logiquement face à des personnels au bout du rouleau, on constate une nouvelle progression de l’absentéisme. Le nombre de jour d’absentéisme pour les personnels non-médicaux représente près de 250 équivalents temps plein !!!!

Parallèlement, les quelques postes supplémentaires sont loin de répondre aux besoins, ils ne compensent même pas les besoins liés aux nouvelles activités développées par l’établissement.

Ce constat amer n’a que trop duré et nous pouvons malheureusement le faire dans tous les établissements du département que ce soit les hôpitaux ou les EHPAD.

Pour la CGT, il y a urgence à embaucher, titulariser

Ca ne peut plus durer ! Il est urgent d’embaucher du personnel formé et qualifié, de titulariser tous les agents contractuels pour les fidéliser, d’améliorer les conditions de travail afin de garantir la santé et la sécurité des agents et regagner en attractivité.

La faiblesse des salaires, frein au recrutement

La problématique de la faiblesse des salaires pèse également terriblement sur les difficultés à trouver du personnel dans notre secteur. Suite aux dernières revalorisations du Smic, on constate un tassement des grilles de rémunération. De nombreux agents sont au SMIC et ne voit pas leur salaire augmenter lorsqu’ils changent d’échelon grâce à l’ancienneté. Pour les autres, malgré leur qualification les rémunérations se rapproche peu à peu du salaire minimum.

La CGT continue d'exiger une augmentation de 10 % du point d’indice

L’annonce d’une augmentation du point d’indice de 1.5 % alors que l’inflation est de 5.1 % attise la colère, d’autant plus que les années de gel de ce point ont généré une perte de pouvoir d’achat importante pour les agents. Il y a urgence à revaloriser l’ensemble des salaires des personnels de la fonction publique hospitalière. La CGT prend acte des mesurettes annoncées par le gouvernement mais on est loin du compte et continuons d’exiger une augmentation de 10 % du point d’indice.

La CGT est très attachée à notre système de protection sociale qui a vocation à garantir notamment l’égalité d’accès aux soins à la population

Fermetures de lits et de services remettent en cause l'accès aux soins

La CGT est très attachée à notre système de protection sociale qui a vocation à garantir notamment l’égalité d’accès aux soins à la population. Après des années d’économies, aujourd’hui, il se trouve plus que jamais affaiblit.

Les fermetures de lits, de services… se poursuivent remettant en cause l’accès aux soins et fait peser un risque de perte de chance pour les patients.

Au Centre Hospitalier Emile Roux, l’accès aux services des urgences a été restreint sur plusieurs week-end au mois de mai. A la CGT, nous sommes particulièrement inquiets pour la période estival (juillet/aout).

En effet, face au manque de personnels de nombreuses fermetures de lits ont été annoncées pour cet été lors du CSE du 15 juin 2023.

L’accès au public du service des urgences devrait être restreint tout l’été la nuit (probablement à partir de 17h) et ce jusqu’au mois de septembre.

Le service Zone d’Hospitalisation de Courte Durée sera fermé.

En chirurgie, ce sont 42 lits d’hospitalisation complète qui seront fermés (10 lits de traumato sur 3 semaines et 32 lits de digestifs sur 3 semaines).

Les services de médecine ne seront pas épargnés non plus par les fermetures : 46 lits vont être fermés plus ou moins longtemps au cours des 2 mois de vacances. Ce qui est une situation inédite sur l’établissement. L’été s’annonce donc extrêmement chaud et tendu et témoigne également du manque cruel de personnel.

A ce jour ce n’est plus 200 ETP qui manque à Emile Roux, mais près de 250, et cela juste pour pallier à l’absentéisme !

Si le Centre Hospitalier du Puy est en effet un hôpital dynamique en termes de projets et d’activités, la CGT tient à rappeler à la Direction et aux élus que sans le personnel médical et non médical rien n’est possible.

De plus en plus de nos collègues se retrouvent inaptes avant l’âge de la retraite, cassés par des cadences infernales et la pénibilité de certains métiers parfois non reconnus. Ce qui fait que les personnels sont également majoritairement contre le recul de l’âge à la retraite.

Vous l’aurez compris la situation est plus qu’inquiétante : l’hôpital public se meurt en silence !

L'hôpital public ne doit pas mourir en silence : personnels, usagers, exigeons ensemble des moyens à la hauteur des besoins !

Les premiers à en subir les conséquences désastreuses sont les personnels mais n’attendons pas que les usagers en face les frais : tous ensemble, exigeons immédiatement des moyens à hauteur des besoins !

Amandine Rabeyrin

Revue de presse :

CGT Émile-Roux : « Les projets, c’est bien. Avec du personnel, c’est mieux » [Le Progrès]

Comme une réponse au passage en revue des projets menés à bien au sein du centre hospitalier, les représentants de la CGT Émile-Roux rappellent leurs demandes : embaucher et revaloriser les salaires.

Edition en ligne du 20/06/2023
Source intégrale de l'article

Emile-Roux : « Ce sont des coquilles vides qu’on vous a présenté » [Zoomdici]

Après la présentation des réalisations et des projets partagés par la direction sur fond de millions d’euros, la CGT hospitalière ne cache pas sa frustration. Cette dernière, en lutte depuis des années pour alerter sur le manque d’effectif au CHER, rappelle « la situation catastrophique » en cours avec, entre autres, la fermeture des urgences de nuit tout l’été...faute de personnel.

Edition en ligne du 20/06/2023
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