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La pénurie des masques de protection en pleine tempête du coronavirus semble être une constante dans tous les secteurs de la santé. À l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie du Puy, cette carence est d'autant plus vécue par un personnel à bout de souffle.

[Crédit photo : archives CGT Ste Marie]

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Hôpital Ste-Marie : ''Nous ressentons un véritable sentiment d'abandon'' [Zoomdici]

"Nous nous sentons totalement délaissés. Le sentiment que la psychiatrie est la cinquième roue du carrosse est encore une fois démontrée par le manque de moyens que nous demandons depuis le début de la crise. Pourtant, nous ne sollicitons simplement que des masques pour protéger le personnel et les patients. C'est-à-dire le minimum pour éviter une propagation à grande échelle dans un établissement qui accueille des centaines de personnes." Par la voix de Bernard Carlier de la CGT43 à l'hôpital Sainte-Marie du Puy-en-Velay, c'est un appel de détresse qu'envoie tout le personnel de la structure psychiatrique. "Nous tous, patients comme soignants, évoluons déjà dans un milieu sous tension en temps normal. Avec le contexte extrêmement anxiogène du coronavirus et du confinement, le manque de protection ne fait qu'empirer les choses, en plus de laisser entrer l'épidémie".

De maigres stocks de FFP2… périmés

Bernard Carlier admet que les hôpitaux en contact direct de malades infectés et en danger de mort sont prioritaires pour les masques. Mais à force d'attendre en vain les protections promises par le Gouvernement, le personnel de Sainte-Marie commence à baisser les bras.

"Nous ressentons un véritable sentiment d'abandon, confie Bernard Carlier. Même l'ARS (Agence Régionale de Santé, NDLR) ne nous soutient pas. Les agents doivent utiliser le même masque pour toute une journée. Et ils doivent en plus emprunter seulement les modèles chirurgicaux, qui ne protègent qu'en partie, et laisser notre stock de FFP2 en cas de véritable crise. 500 masques partent ainsi tous les deux ou trois jours."

À noter que, selon Bernard Carlier, l'hôpital Sainte-Marie possède un stock de 2 000 masques FFP2 périmés.

Crainte d'une surpopulation des patients et d'une défection du personnel

Cette pénurie provoque ainsi un sentiment d'insécurité pour le personnel.

"Les collègues font comme ils peuvent pour se protéger, déplore Bernard Carlier. Il y a beaucoup d'arrêts de travail à cause de ça. La direction a mis en place une garderie destinée aux enfants du personnel âgés de 3 à 16 ans. C'est inédit, ici. L'initiative est louable mais beaucoup ne sont pas d'accord pour mettre leurs enfants dans un tel lieu confiné." Bernard Carlier pointe du doigt les craintes futures d'une surpopulation dans l'hôpital.

"Les patients présents sont déjà très angoissés ! Mais nous avons surtout peur que tous ceux en soin chez eux aient besoin d'une hospitalisation, fragilisés par cette ambiance stressante quotidienne. [...]

Edition en ligne du 26/03/2020

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