La pénurie des masques de protection en pleine tempête du coronavirus semble être une constante dans tous les secteurs de la santé. À l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie du Puy, cette carence est d'autant plus vécue par un personnel à bout de souffle.
[Crédit photo : archives CGT Ste Marie]
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Hôpital Ste-Marie : ''Nous ressentons un véritable sentiment d'abandon'' [Zoomdici]
De maigres stocks de FFP2… périmés
Bernard Carlier admet que les hôpitaux en contact direct de malades infectés et en danger de mort sont prioritaires pour les masques. Mais à force d'attendre en vain les protections promises par le Gouvernement, le personnel de Sainte-Marie commence à baisser les bras.
"Nous ressentons un véritable sentiment d'abandon, confie Bernard Carlier. Même l'ARS (Agence Régionale de Santé, NDLR) ne nous soutient pas. Les agents doivent utiliser le même masque pour toute une journée. Et ils doivent en plus emprunter seulement les modèles chirurgicaux, qui ne protègent qu'en partie, et laisser notre stock de FFP2 en cas de véritable crise. 500 masques partent ainsi tous les deux ou trois jours."
À noter que, selon Bernard Carlier, l'hôpital Sainte-Marie possède un stock de 2 000 masques FFP2 périmés.
Crainte d'une surpopulation des patients et d'une défection du personnel
Cette pénurie provoque ainsi un sentiment d'insécurité pour le personnel.
"Les collègues font comme ils peuvent pour se protéger, déplore Bernard Carlier. Il y a beaucoup d'arrêts de travail à cause de ça. La direction a mis en place une garderie destinée aux enfants du personnel âgés de 3 à 16 ans. C'est inédit, ici. L'initiative est louable mais beaucoup ne sont pas d'accord pour mettre leurs enfants dans un tel lieu confiné." Bernard Carlier pointe du doigt les craintes futures d'une surpopulation dans l'hôpital.
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