Pour une reconquête et une re-localisation de l’industrie dans le respect de l’environnement et de la planète

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 24 mai. 2020
Une nouvelle fois, l’échec du modèle capitaliste est mis en évidence : accélération de la circulation des personnes et des marchandises, politique du zéro stock et des flux tendus, mise en concurrence des travailleurs entre eux, où qu’ils soient sur la planète, pillage des ressources naturelles… Continuer ainsi conduira à d’autres crises, sans doute plus violentes, plus difficiles à maîtriser.
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Livret le progrès social et environnemental 6

Notre pays s’est considérablement dé-industrialisé depuis maintenant une trentaine d’années en délocalisant la production dans des pays où les droits sociaux et les salaires sont bas, sans prendre en compte les conséquences sociales et environnementales. Notre dépendance en matière industrielle s’illustre par notre incapacité à produire les masques, médicaments et tests nécessaires dans cette crise.

Prendre des mesures de re-localisation de l’industrie pour répondre aux besoins essentiels de la population n’est pas uniquement un enjeu de sauvegarde des emplois ou de sites de production. C’est également une réponse à l’urgence des enjeux environnementaux et démocratiques. Cela implique des décisions de réquisition et de sauvegarde, des emplois et des sites industriels sur tout le territoire. Ainsi, utilité sociale de l’industrie va de pair avec le développement d’une économie circulaire, de proximité et indépendante, qui produit des biens et des services durables.

La question cruciale qui va être posée est celle de la restructuration du capital des entreprises après la pandémie et la préservation de notre tissu industriel, ses PME PMI, ses savoir-faire, ses compétences.

Les filières industrielles telles que la sidérurgie doivent être préservées, car sans elles notre industrie serait très affaiblie.

La CGT porte la volonté de produire mieux et durablement, notamment par l’engagement des industriels dans la recherche et le développement de nouvelles technologies moins polluantes.

Il est indispensable d’investir la question de la re-localisation et de la reconquête de l’industrie :

  • par la mise en place d’un plan négocié entre l’État, les organisations syndicales et patronales et les collectivités territoriales afin de permettre rapidement la re-localisation d’activités stratégiques tout en repensant notre organisation de la chaîne de production, sans mise en concurrence entre territoire au niveau du pays et de l’Europe ;
  • par le travail en filière industrielle à tous les niveaux du pays et européen, pour aller vers une logique de coopération et de complémentarité entre régions et territoires, en s’appuyant sur des modes de gouvernance de types groupements d’intérêt économique, coopératives ;
  • par l’implantation des services publics sur l’ensemble du territoire pour garantir l’aménagement et le développement des infrastructures utiles à la reconquête industrielle ;
  • par une re-localisation permettant une véritable planification de nos besoins, impulsée par un État stratège et développeur et mis en musique par un ministère de l’Industrie. Les circuits courts seront favorisés entre productions et réponses aux besoins, limitant les flux mondiaux de transport et développant l’emploi qualifié et la rémunération du travail à sa juste valeur ;
  • par une appropriation sociale de certaines activités, notamment celles de santé autour du matériel médical et du médicament, mais aussi la distribution et fabrication de matériel pour l’eau, l’énergie, ainsi que des entreprises de transport ferroviaire facteur de localisation industrielle ;
  • par le développement d’une politique de recherche et d’innovation et d’augmentation des financements pour atteindre les 3 % de PIB avec un contrôle des aides publiques ;
  • par l’obligation d’une relation permanente entre donneurs d’ordre et sous-traitants en s’appuyant sur le tissu industriel existant et en réaffectant des volumes de production dans les usines en France, tel que le porte le projet de loi des GM&S ;
  • par la mise en place d’une politique de transition énergétique solide afin de mobiliser toutes les énergies non polluantes et maîtriser les tarifs.

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